Très humain : rencontre entre Alain Damasio et Mélanie Marcel
Dans cette rencontre inédite entre Alain Damasio et Mélanie Marcel*, il est question de la science et de ses enjeux politiques et sociaux.
Leurs deux approches interrogent la science et son rapport au vivant et nous invitent à prendre en considération urgemment ces questions.
Alain Damasio entame la conversation par un constat “on est arrivé à une civilisation qui est cyberpunk de fait, l’avenir pourrait être celle de la biopunk et de la biotech”…
Pour en savoir plus nous vous invitons à lire ou relire l’article de Mélanie Marcel sur Les furtifs publié sur le site Usbek & Rica le 22 mai 2019. Dans cette tribune, elle décrit en quoi Les Furtifs (La Volte, 2019), le dernier roman d’Alain Damasio, est un grand roman qui nous met en mouvement.
“Je commence souvent les formations que j’ai développées au sein de SoScience en montrant que l’imaginaire de nos scientifiques est baigné des récits de leur enfance, en particulier des récits de science-fiction, et que cela n’est pas neutre. Dans ma propre expérience de recherche sur les BMI (Brain-Machine Interfaces), certaines de mes lectures autour des cyborgs, comme le manga Gunnm, ont été structurantes et ne sont pas pour rien dans la façon dont j’envisageais le futur de l’interaction machine-cerveau.
Dans un autre registre, Martin Cooper, le directeur Recherche & Développement de Motorola, avait l’habitude de dire que Star Trek avait été l’inspiration à l’origine du premier téléphone mobile dans les années 1970 : « Ce n’était pas de la fiction pour nous, c’était un objectif ». L’inventeur de l’hélicoptère moderne, Igor Sikorsky, était quant à lui très inspiré par les romans de Jules Verne, à qui l’on doit une citation de circonstance : « Tout ce qu’un homme est capable d’imaginer, d’autres hommes seront capables de le réaliser ».
Parce que nous sommes influencés par le futur que nos récits présentent, il semble nécessaire de développer des récits positifs, une science-fiction qui ne soit pas dystopique ou qui, a minima, dépeint un futur enviable.
Pourtant, de 1984 à Black Mirror, les récits de SF qu’on nous propose se déroulent toujours dans des mondes définitivement plongés dans le noir. À tel point qu’il m’avait toujours semblé impossible de faire de la bonne science-fiction qui soit « positive ». Il faut bien dénoncer les dérives, introduire du suspense, vous prendre aux tripes, désigner des « ennemis communs ». Dans ces conditions, difficile d’imaginer un texte intéressant à partir d’un monde enviable.
C’était l’erreur que je faisais et à laquelle Les furtifs, le dernier roman d’Alain Damasio, a su répondre : il ne s’agissait pas d’écrire une fiction qui dépeigne un monde enviable, mais une fiction qui dépeigne une lutte enviable”. Lire la suite…
*Ingénieure spécialisée en physique des ondes et neurosciences, Mélanie Marcel est la dirigeante de SoScience, organisation qui promeut l’innovation responsable.
Table ronde du 18 octobre 2019 à Ground Control dans le cadre de l’événement “Très humain : une soirée autour d’Alain Damasio”, animée par Hugues Robert de la librairie Charybde.
Captation vidéo : Lancelot Bernheim
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