LA FÊTE NOUS BOUGE-T-ELLE ?

Charivari et fête des fous, mascarade et chamboulement de l’ordre social, déguisement et inversion du pouvoir politique, le temps d’une danse : le Carnaval, s’il est devenu un peu partout une réjouissance de masse, toujours joyeuse mais fort commercialement organisée, constitue depuis son origine un moment politique fort, exprimant dans l’exubérance le refus d’une société qui serait figée une fois pour toutes dans une hiérarchie immuable des pouvoirs et des positions acquises. Quoi de mieux, en conséquence, pour retrouver et affirmer toutes ensemble le sens politique de la fête, que de placer Ground Control, le temps d’un grand week-end, sous le signe du Carnaval, avec ses quelques passages obligés et ses surprises toujours à découvrir ?

On n’en oubliera pas pour autant une autre forme essentielle de la fête politique, celle qui s’exprime – et comment n’aimerait-on pas cela, l’ADN de Ground Control étant ce qu’il est ? – lorsque la manifestation politique, de cortège ritualisé un poil tristounet, devient l’occasion d’un déferlement de musique, de danse, de jeu et, tout simplement, d’imagination festive – néanmoins tout à fait déterminée. Durant ce Carnaval débridé, on se plongera donc aussi dans ces tactiques festives de la revendication, toutes celles qui changent depuis quelques années la face et l’impact de nos cortèges politiques !