Climax édition 2020 : régénérations
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Du 10 au 20 septembre 2020, Ground Control Paris accueille Climax Darwin Bordeaux.
Parce que nous défendons les mêmes valeurs et que nous aspirons à une régénération à grande échelle, parce que la voix de ceux qui oeuvrent au quotidien doit porter plus loin, plus fort et au-delà des territoires des uns et des autres, parce que la collaboration et la coopération sont indispensables pour faire réellement bouger les choses, nous avons décidé de travailler ensemble. C’est ainsi que Ground Control donne la parole à Darwin en proposant de se faire le relais parisien du festival Climax qui cette année prend une dimension nouvelle.
Climax 2020, un festival placé sous le signe des régénérations.
Nathalie BOIS-HUYGUE, Vice Présidente Cofondatrice de Darwin Climax Coalitions et Présidente Cofondatrice du Lycée expérimental Edgar Morin-Darwin-Bordeaux – Coprésidente de la 58ème – Antropologue.
« Cette sixième édition du festival Climax va se faire dans des conditions hors-norme et inédites.
Nous avons décidé de maintenir cet événement, parce que c’est une manière d’être en résilience et de pouvoir nous adapter aux situations, pour continuer de proposer un rassemblement majeur à la rentrée autour des grands enjeux de justice sociale et de justice climatique.
Il y a vraiment une volonté de créer des chantiers communs, de créer du lien, de nous relier, pour enclencher des actions collectives. »
Hugo VIEL, activiste climat, en charge de la programmation Climax.
« Nous avons fait le pari de faire un événement sur dix jours, c’est-à-dire du 10 au 20 septembre 2020, et c’est un pari de vouloir avoir autant d’intervenants. Beaucoup de personnes vont intervenir sur des sujets très différents.
En confinement, des centaines de tribunes ont fleuri sur le monde d’après, appelant à changer la manière de vivre, à faire preuve de résilience etc. Ca nous paraît important aujourd’hui de pouvoir continuer cette discussion.
C’est un moment où l’on peut se parler, se voir, et aussi utiliser les apprentissages du confinement : nous avons décidé de mettre en place des formats hybrides avec des événements à la fois en viosoconférence et en physique. Celà nous permet d’inviter des personnes qui seraient pas venues sinon.
L’idée est de travailler tous ensemble pendant ces dix jours sur “le monde d’après”, dans quelle direction a-t-on envie d’aller ? Embarquer tous ensemble sur cette nouvelle année et tirer les leçons de ce qui s’est passé. »
Nathalie : « On avait déjà à l’idée de traiter la question des ré-générations, c’est-à-dire comment se régénère-t-on en tant que société, en temps qu’humain, comment régénère-t-on notre manière d’être au monde, d’être en lien avec le vivant, d’être ensemble… Et aussi comment fait-on société ensemble ?
Avec ce petit trait d’union, “ré-générations”, nous avons à coeur d’associer la jeune génération, qui va être moteur de propositions et du monde qui vient, et en vis-à-vis, des personnalités éminentes, des grands témoins qui ont ouvert la voie et qui incarnent une forme de sagesse. Nous souhaitons pouvoir mettre en relation, en dialogue, ces générations, pour véritablement construire des changements de modèles, ensemble. »
Quels seront les temps forts de la programmation cette année ?
Hugo : « L’édition de cette année va se découper en plusieurs phases. Lors de l’ouverture de l’événement, nous avons voulu tracer un fil rouge avec l’édition précédente. Par exemple, ce qui se passe en Amazonie ne fait que s’aggraver, d’année en année, on ne pouvait pas imaginer traiter ce sujet l’an dernier et l’oublier cette année.
La première semaine, du 10 au 14 septembre, nous allons revenir sur les sujets de l’Amazonie, des droits de la nature, des droits des peuples autochtones, du crime d’écocide…
Nous avons voulu réengager ces sujets-là durant la première semaine avec des formats différents, un format tribunal par exemple, avec Wild Legal : des intervenants vont venir témoigner à la barre de ce tribunal pour présenter leurs expériences et pensées sur le crime d’écocide, sur les droits de la nature. Nous ferons aussi des conférences d’écologie profonde, on accueillera notamment, en visioconférence, des personnalités comme Satish Kumar, Vandana Shiva ou encore Casey Camp-Horinek.
Nathalie : Francis Hallé et Jean-Louis Etienne nous feront aussi l’honneur d’être à nos côtés sur cette première phase, avec un focus sur la question des forêts, que ce soit chez nous ou en Amazonie.
Des temps artistiques et musicaux vont aussi venir s’imiscer et s’entremêler dans cette programmation, entre, ou pendant les conférences. Le soir nous aurons surtout des temps forts autour de la musique.
La deuxième semaine, nous aurons un entretien exclusif avec Noam Chomsky, le jeudi soir. Ce sera un honneur de pouvoir l’interviewer et d’aborder avec lui des questions autour de l’urgence climatique, mais aussi d’avoir son regard, son expertise et son expérience, sur la question des libertés, de la démocratie, cette urgence de maintenir du débat démocratique et de préserver les libertés fondamentales.
Et puis le samedi, Edgar Morin, Matthieu Ricard seront nos grands témoins de l’après-midi… »
Hugo : « Il y a plein d’autres choses, il faudra regarder la programmation complète. Mais c’est vrai que la particularité de cette cette deuxième semaine, c’est que nous sortons un peu des sujets qui touchent surtout à l’environnement, à l’écologie.
Pendant les cinq premières éditions, nous avons beaucoup sensibilisé aux différents thèmes, que ce soit sur les océans, l’Amazonie, l’alimentation, l’effondrement de la biodiversité… Aujourd’hui, nous souhaitons passer de l’alerte à l’action. Et quand on veut passer à l’action sur les changements à opérer, c’est tout un système qu’il faut changer.
Changer un système, quand on parle d’écologie, c’est au sens premier du terme, c’est-à-dire l’interaction entre tous les éléments, entre tous les êtres vivants. Il faut donc faire évoluer notre système et le modifier pour répondre à l’urgence climatique, mais aussi à l’urgence sociale. C’est pour cette raison que dans cette deuxième semaine, nous allons parler de féminisme, de racisme, du vivre-ensemble, de démocratie, des libertés individuelles, des libertés collectives… C’est nécessaire pour nous d’aborder ces sujets-là, lorsque l’on parle de régénération de la société.
Nous souhaitons montrer que l’écologie et que la transition écologique, la transformation sociétale dont nous avons besoin pour aborder les défis d’aujourd’hui, celà demande de transformer tous les pans de la société, et de ne pas voir les choses en silos, mais comme un tout interconnecté.
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