Rencontre avec Stéphanie Calvino, fondatrice d’Anti_Fashion.
En mode bifurcation, le festival de la mode durable à Ground Control, donne la parole à celles et ceux qui contribuent à faire bifurquer cette industrie. Rencontre avec Stéphanie Calvino, fondatrice d’Anti_Fashion.
Anti_Fashion est un projet qui, à travers rencontres, programmes de mentoring et workshops, accompagne le changement de l’industrie de la mode en fédérant et sensibilisant ses acteurs, et œuvre pour l’insertion sociale des jeunes.
Une success story à nous partager, pour inspirer celles et ceux qui souhaitent se lancer?
Ce dont nous sommes le plus fier c’est sûrement le parcours de plusieurs jeunes du programme de mentoring notamment grâce au soutien de Veja. De Priscilla, la première à qui Veja a accordé sa confiance et qui est salariée chez eux depuis 2017, à Sauphoine qui a rejoint l’équipe e-commerce en début d’année.
De manière plus globale, Anti_Fashion Project est la preuve que l’union fait la force. Nous n’aurions rien pu accomplir seul. Nous sommes donc très fiers des collaborations que nous avons créées avec Veja, Jules, RougeGorge, About a Worker, La Redoute et bien d’autres encore. L’union fait la force !
Comment agis-tu avec Anti_Fashion Project pour faire bifurquer l’industrie de la mode?
Depuis le lancement de notre premier cycle de conférence, les objectifs des rencontres anti-Fashion ont toujours été doubles :
- Auprès des consommateurs afin d’éveiller les consciences et d’aider à mieux aimer la mode ;
- Auprès des marques et des industriels en les aidant à se rencontrer, échanger et joindre leurs forces pour sortir du chacun pour soi.
Rapidement, avec notre programme de mentoring social, nous avons voulu nous servir de la mode comme vecteur d’insertion.
Justement, comment la mode peut-elle être vectrice d’insertion sociale ?
Il nous est apparu comme une évidence qu’il fallait sortir de l’entre-soi qui existe dans le petit monde de la mode qui est un milieu assez fermé ; et que cette ouverture serait une source de créativité folle. Chez Anti_Fashion Project, nous pensons que l’on est beaucoup plus créatif quand on n’a rien. Si la mode s’ouvre, elle en tirera une énergie et une créativité incroyable.
Plus largement, l’industrie textile demande beaucoup de mains d’œuvre pour la confection. Avec le phénomène de la relocalisation, il paraît évidemment et indispensable de ne pas reproduire ni les erreurs du passé, ni ce qui se passe dans les pays à bas coût de main d’œuvre en la considérant comme une variable d’ajustement de prix.
Comme toute industrie, nous sommes persuadé que le futur de la filière textile ne peut se faire sans respecter l’humain (celui qui fabrique les vêtements autant que le consommateur).
De plus, si on parle de relocalisation, il faut bien se rendre compte que les savoirs-faire textiles ont disparu en France. Il est indispensable de former des personnes aux techniques de stylisme, modélisme, confections…. Dès lors, autant en profiter pour favoriser les personnes les plus éloignées de l’emploi !
Anti_Fashion aide aussi les jeunes qui souhaitent lancer leur projet musical ?
Mode, musique, art ; notre programme de mentoring se veut ouvert à tous les métiers de la création. Nous souhaitons juste semer une graine chez nos jeunes et ouvrir le champ des possibles. Un catalyseur de talent !
Quel est le rôle des consommateurs comme nous ?
Même si la mode doit rester un plaisir, il convient de raison garder face aux multiples sollicitations marketing des marques. Bref, ne pas confondre plaisir et bonheur dans l’acte d’achat d’une multitude de pièces dont nous n’avons pas besoin.
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