Lorsqu’elle n’enseigne pas la littérature à l’université d’Artois, cette spécialiste – entre autres – de Game of Thrones écrit notamment sur les liens entre Moyen-Âge, fantasy et politique contemporaine (par exemple « Les pouvoirs de l’enchantement » en 2021).

Lorsqu’il n’enseigne pas la sociologie des pratiques culturelles, n’anime pas les passionnantes revues « Multitudes » et « Visions solidaires pour demain » ou qu’il n’intervient pas dans nombre d’émissions radio situées aux carrefours de la science et de l’imaginaire, il écrit des essais pénétrants pour déchiffrer et établir la place de l’imaginaire dans le contemporain et dans le futur (par exemple, « Philofictions » en 2024).

Lorsqu’elle ne s’active pas en tant qu’éditrice multi-tâches, longtemps chez Asphalte, désormais en free-lance, elle imagine des fictions de fantasy hybride et rusée, jouant volontiers avec les frontières entre genres littéraires. Avec Guillaume Chamanadjian, elle a conçu un cycle de six romans alternés, « La Tour de Garde », prix spécial du Grand Prix de l’Imaginaire 2024.

Lorsqu’elle ne se penche pas sur ses patient.es en tant que psychologue clinicienne et psychothérapeute, elle écrit des nouvelles où se mêlent fantasy et science-fiction, où toujours ou presque s’impose la quête de sens (par exemple, au sein de l’anthologie « Quartiers libres – Demain la ville » en 2024).

Lorsqu’il s’échappe de son poste de rédacteur en chef adjoint de Métal Hurlant et qu’il n’anime pas son célèbre podcast « C’est plus que de la SF », il crée des expositions comme tout récemment « Plus loin – La nouvelle science-fiction » pour la Cité internationale de la BD et de l’image à Angoulême ou bien scénarise des bandes dessinées (“Vertigéo”, 2024).

Lorsqu’il ne chante pas pour le groupe rock Ludwig von 88, il écrit des nouvelles et des romans surréalistes et punk, qui font souvent trembler les icônes de l’imaginaire sur leurs socles (par exemple « Le club des punks contre l’apocalypse zombie » en 2015 ou « Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu » en 2018).

Lorsqu’elle ne révolutionne pas des bibliothèques numériques complexes en tant qu’ingénieure informaticienne, elle écrit des romans et des nouvelles qui remportent à peu près tous les prix littéraires imaginables au sein de ces « mauvais genres » que l’on aime tant, subvertissant de son humour acéré aussi bien la fantasy que le fantastique, l’horreur policière que la science-fiction pure et dure (par exemple, « Les Champs de la Lune » en 2024).

Lorsqu’il ne se consacre pas à ses recherches théoriques sur la possibilité d’un design queer (politique au quotidien s’il en est !) ou sur les sexualités machiniques, ni ne dessine au sein du projet transdisciplinaire corrézien « Les Enchevêtré.e.s », il invente, en romans comme en nouvelles, d’ambitieuses fictions multi-cibles, langagières et spéculatives (par exemple « Les Hygialogues de Ty Petersen », en 2023).

Lorsqu’elle n’écrit pas des dialogues pour jeux vidéo indépendants, elle nous offre des romans qui savent extraire une lueur à partir du désastre, comme « Le premier jour de paix » en 2023.

Lorsqu’il n’écrit pas des ouvrages directement classables en littérature générale, policière ou d’anticipation, il trouve le moyen de les fusionner dans un passionnant projet de « Théâtre du Plausible », où son inventivité peu soucieuse des frontières rigides fait merveille (par exemple, « Carnum » en 2022).

Lorsqu’il n’effectue pas ses heures dans une coopérative alimentaire ni ne conçoit des fictions dont vous êtes le héros, il écrit des récits décarbonés où les sciences humaines, l’écologie, le jeu et le collectif tiennent leur place essentielle (par exemple, « Les mains vides » en 2025).