L’Inde, le pays où je suis né une 2ème fois

20/08/2019 | articles, culture, société

Temps de lecture : 3 minutes

Zamir est originaire de Pondichéry une ville dans l’Etat du Tamil Nadu dans le Sud de l’Inde. Il y est né et y a grandi jusqu’à ses 11 ans où il arrive en France. Même si ses relations avec ses origines ont parfois étaient conflictuelles, il retourne aujourd’hui chaque année en Inde et partage les bienfaits culinaires ou médicinaux de sa culture à qui veut bien.

Les souvenirs fusent quand Zamir parle d’Inde. Ses parents, ses amis, son enfance, sa culture, tout se mélange sans chronologie pour peindre sur le visage de cet Indien une enfance haute en couleur.

“L’Inde, c’est mes racines”. Après le départ précipité de chez ses parents à 21 ans et avoir été DJ techno le désormais quadragénaire nous avoue que l’Inde était devenue plus un souvenir qu’un horizon. Mais après plus de 10 ans de vie nocturne Zamir souhaite retrouver une forme d’équilibre dans sa vie et décide de retourner dans son pays natal pour le découvrir par lui-même.

Hier les vaches, aujourd’hui les drones

L’Inde où j’ai grandi n’a rien à voir avec l’Inde dans laquelle je retourne aujourd’hui. Entre les années 80’ et aujourd’hui le pays a évolué de 300 ans. Quand j’étais gamin il n’y avait pas de voiture dans les rues de Pondichéry. Juste des vaches qui se baladaient librement, des éléphants et leurs dresseurs et des singes au-dessus des maisons. Il n’y avait ni frigo ni sacs plastiques. On allait remplir de riz des pots en terre cuite chez le vendeur du coin. On mangeait dans des feuilles de bananes qu’on pliait et déposait dehors une fois le repas terminé. Une vache passait ensuite manger le tout. Sans le savoir, pendant 10 ans, j’étais complèment 0 déchet !

“Quand la télé est arrivée, il y’en avait une seule dans toute la ville !”

Quand la télé est arrivée, il y’en avait une seule dans toute la ville. Alors tout le monde se retrouvait le dimanche, à 14h, pour voir le seul programme de la semaine.

Aujourd’hui, quand je retourne à Pondichéry, les embouteillages ont remplacé les vaches, les maisons sont toutes équipées des dernières technologies et les livraisons se font par drône ! En France, on en est encore loin !

Ma mère et ses épices : docteur du quotidien

Une maladie génétique a failli me clouer dans un fauteuil roulant vers mes 25 ans. C’est alors que je suis retourné en Inde pour une cure ayurvédique et que j’ai redécouvert ce pays. Ce n’était plus celui de mes parents, des interdits. C’était le mien que je découvrais par moi-même.

J’ai suivi une brève formation en Ayurveda et ai parcouru tout le pays. C’est là que j’ai compris que quelque chose coulait en moi et dans ma famille. Ma mère n’a pas fait d’études, mais elle savait ce qui était bon, quel aliment pouvait soigner quoi. Elle disait toujours qu’il y avait des aliments “chauds” et des aliments “froids”. Je ne comprenais pas bien ce qu’elle entendait par-là. En suivant ma formation, j’ai compris qu’il s’agissait en fait des aliments acides et basiques. Elle maîtrisait parfaitement l’équilibre entre les deux. Quelle épice pour soigner quoi, quels aliments éviter ou privilégier. Pour elle, c’était inné. En Inde, ces savoirs se passent de mère en fille et deviennent une part de notre culture complètement intériorisée.

Ce sont ces savoirs finalement simples et millénaires que j’ai voulu partager. Pour moi ils ont été salvateurs. C’est pour cela que j’ai créé ma marque de produits indiens, Doshas.

Les Doshas, trouver l’équilibre entre les 5 éléments

Les doshas sont les énergies vitales en ayurvéda. Il existe 3 sortes d’énergies : Vāta, Pitta et Kapha qui reposent sur les 5 éléments : eau, air, feu, terre et éther. L’ayurveda est une forme de médecine qui s’intéresse à l’équilibre de ces différents éléments dans le corps. Si l’harmonie entre ces différents éléments est rompue, c’est là que l’on tombe malade. L’ayurveda vise donc à se soigner, mais avant de tomber malade en conservant l’équilibre. 

Des épices, du thé, du miel, de la nourriture… Zamir recherche des produits très spécifiques qui ont chacun leurs vertues pour arriver à l’équilibre des doshas. C’est de cette idée qu’est née Doshas, sa marque de restauration et de vente de produits d’épicerie fine à retrouver notamment pendant le festival sur l’Inde du 6 au 8 septembre 2019 ou dans son restaurant, le tout à Ground Control.

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